Cueillette
d'un jour
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La couleur du temps
Fait l'espace d'un printemps
Et, en ce jour demeure
A l'éternel présent charmeur
De douces et contemplatives images.
 
Clichés encore vivants,
Où mon âme égarée
Se perd dans les décombres.
 
Dès lors, je succombe
Aux promesses de douces choses,
A la magnificence
De la musique enchantée de la prose.

Ici, là, aujourd'hui
Je perds mon temps
A me nuire et à me régénérer.
 
Épopées cycliques.
 
Mélancolies, rêveries, paresse.
 
Et ils crient, tous, ils crient
Ces affreux humains
Sans nom,
Sans mains
Rien, que leurs langues fourchues
Qui font d'avance des battus.
 
Haine, générosité vraie, compassion,
Que choisir?
 
Mon coeur est fatigué d'habitudes
Tant de cruauté, tant de haine
Tant de pleurs et tant de plaintes.
 
Névrose obsessionnelle.
 
Je regarde enfin,
Sur ces chemins
Les routes sillonnées
La pie piailleuse,
Et je mens,
Je mens sous mon manteau
Je traîne ma carcasse de bâtons osseux
Libérée : tu n'es pas.
 
Piège : il est là, c'est là.
 
Douces amertumes et rancoeurs
Je n'ai, hélas, plus de coeur.